La Gazette du Pin Numéro 3

La Gazette du Pin numéro 03

English translation here

Mars 2025

Un peu d’histoire …

Nihil novi sub sole (Rien de nouveau sous le soleil)

M. Yves DAURIAC, sociétaire depuis 1960 et président du conseil d’administration de 1981 à 1993 (une belle performance !) nous a laissé un document fort intéressant intitulé « Domaine du Pin de la Lègue de sa création à l’An 2000 ». Il s’agit d’une présentation détaillée et illustrée de la vie du Domaine de 1958 à l’an 2000 qui a été élaborée il y a maintenant un quart de siècle. M. DAURIAC a, avec beaucoup de soin et d’humour, relaté les évènements, grands et petits, qui ont émaillé au fil des ans la destinée du Domaine. On y découvre les évolutions de son mode de gestion passant d’un administrateur unique à la mise en place d’un conseil d’administration élu, le lancement et la mise en œuvre des projets de modernisation (tout à l’égout, ADSL, espace aquatique etc.) ainsi que de savoureux commentaires sur les querelles intestines qui semblent être endémiques et traverser les décennies sans fléchir, signe de vitalité diront certains, illustration du irréductible caractère gaulois des sociétaires avanceront d’autres.

Dans son chapitre X qu’Yves DAURIAC intitule : Du Camping au PRL, il rappelle les grandes dates liées au problème du classement administratif du Domaine :

ü  1961 : Camping caravaning mais…sans autorisation d’exploiter !

ü  1976 : Premières offensives de l’administration de la ville de Fréjus : menace de fermeture, interdiction de l’admission de caravanes fixes.

ü  1978 : Lancement d’une étude préliminaire pour la mise en place d’un assainissement individuel poussée à la fois par l’administration de la ville de Fréjus et de nombreux résidents permanents. Les résultats de cette étude sont rejetés en AGE car n’atteignant pas les 2/3 des votants.

ü  1980-1982 : Nouvelles menaces de fermeture.

ü  1983-1984 : Le tout à l’égout est mis en place.

Pendant quelques temps le Domaine bénéficie d’une « trêve administrative ». Cependant, devant le nombre croissant d’installations fixes et le rapport dérisoire de la taxe de séjour, les impôts assujettissent le Domaine à la taxe d’habitation.

ü  1986 : suite à de nombreux recours, la taxe d’habitation est supprimée mais remplacée par une taxe de séjour …sur libre déclaration 😊… et les rentrées pour les impôts étant à 1/3 des recettes attendues, la ville de Fréjus impose le Pin de la lègue sur le principe d’une taxe de séjour forfaitaire.

Pendant plusieurs années, le Domaine semble n’être plus l’objet de l’attention de la ville de Fréjus.

ü  1993 : Coup de tonnerre au mois de mars. Suite au harcèlement d’une dizaine de sociétaires contre la taxe et à un réveil de l’opposition municipale la ville de Fréjus exige la régularisation du Domaine en termes désobligeants pour le « gérant » qui se voit sommé de régler pour 1993 une taxe de séjour de deux fois et demi le tarif antérieur.

S’ouvre alors le dossier P.R.L. (parc résidentiel de loisirs) :

·         Relevé parcellaire avec métré précis de toutes les installations ;

·         Plan de masse-descriptifs ;

·         Expertises et accords : sécurité incendie, hygiène etc.

L’arrêté municipal autorisant le Domaine à aménager un P.R.L. est donné en juin 1994.

Nous vous proposons ci-dessous quelques morceaux choisis du document d’Yves DAURIAC :

Ø  Le temps des pionniers et … la spéculation …

« Les parcelles attribuées aux premiers acquéreurs ont été vendues 2500 Francs (un peu plus que le prix d’une 2CV : 2300 Francs), mais très vite, dès 1961, on monta à 3000 puis 4000 Francs.

Y-eut-il dès cette époque des spéculateurs ? Je ne pense pas, mais quelques « nantis » achetèrent deux, trois, quatre parcelles par souci de confort pour une éventuelle location : ce fut dès le début l’objectif de quelques Anglais. Plus tard, la spéculation apparut car jusqu’en 1970 on peut estimer que les prix doublèrent tous les deux ans. »

Ø  De l’administrateur unique au Conseil d’administration élu

« En trois ou quatre saisons, le Domaine se stabilise, les gens commencent à se connaître et à exprimer leurs vœux ; mais on ne se voit que deux ou trois semaines par an et les premiers résidents permanents ne se montrent pas très communicatifs avec les arrivants ».

Ø  La démocratie… un exercice difficile

« Alors ils dirent aux créatures qui le peuplaient : « nous vous donnons tout ! nous vous donnons la terre, les arbres, l’herbe, les écureuils et les oiseaux » et cela fut ainsi. Et c’est dans les salons du Négresco, le 27 mai 1964 après-midi que se tint l’AG constitutive de la Société immobilière « Pin de la Lègue ». L’un des « créateurs » était Me LABBE qui recommanda M. ADAM pour présider cette société. Nul ne réagit, nous allions occuper l’Eden, un « Paradou » était prévu, il nous fallait sûrement le premier homme ».

Seulement, ce premier homme avait une fâcheuse tendance à l’autoritarisme et par ses abus de pouvoir, il poussa à la révolte nos « sages ». En 1966, ils constituèrent une Amicale de défense des intérêts des sociétaires du Pin de la Lègue, et M. ADAM fut mis en minorité. Un président provisoire issu du conseil est nommé et une nouvelle administration responsable est installée en 1967.

Ø  Vers la modernisation …

Une dizaine de hameaux élisent leurs représentants « Conseillers de hameaux ». Ils collectent les demandes des sociétaires et les pionniers de naguère se transforment en résidents plus exigeants. On commence à se lasser de l’eau à 100 mètres et on est un peu jaloux des « permanents » qui ont tiré des tuyaux « clandestins » du bloc à leur caravane. Aussi réclame-t-on l’eau sur chaque parcelle, et dans la foulée, pourquoi pas l’électricité ?!?

Attention ! Le vœu n’est pas unanime : il y a des opposants. Par souci d’économie mais aussi parce que l’eau et le confort vont sédentariser les installations et poser des problèmes d’assainissement.

Un certain nombre de sociétaires commencent par ailleurs à s’inquiéter des possibles dérives de gestion et de l’appétit d’éventuels promoteurs qui achètent des parcelles dans le but de créer des lotissements.

Si la situation financière est saine, en 1966, quelque 37% des sociétaires rechignent à honorer leurs factures…

Ø  Mobil-homes or not mobil-homes ?

En 1970, les « audacieux » ou « moins scrupuleux » les ont déjà fait entrer arguant du fait qu’ils ont des roues comme les caravanes et ne dépassent pas le 1/8ème de la surface d’occupation autorisée des parcelles. L’Amicale en particulier part en campagne contre les mobil-homes et l’administration est bien embêtée car les textes et leur interprétation disent tout et son contraire. La tâche du président n’est pas facile ; accusé de laxisme voire de compromission par les uns et d’autoritarisme par les autres.

Pour comble de malheur, un certain désordre règne dans les finances et un comptable qui a puisé dans la caisse (70000 Francs). L’inflation s’y ajoutant, les charges augmentent de façon immodérée. C’est l’époque des grands conflits, des insultes, des propos diffamatoires et des procès.

Sujet d’inquiétude aussi, la multiplication des locations : mercantilisme et perturbations au Pin disent les uns, liberté des sociétaires et profit appréciable (15% du budget) rétorquent les autres.

Dans ces périodes agitées, la présence des conseillers de hameaux joue un rôle important. Ils sont tour à tour « agents d’accueil », détecteurs des entorses trop criantes au règlement et à la bonne tenue ; intermédiaires et parfois conciliateurs auprès du conseil d’administration.             

Ø  Une décennie d’amélioration des installations et de dégradation des relations humaines

C’est dans cette période qu’on décide de l’installation du mini-golf, de l’achat de matériel incendie et de véhicules d’entretien et d’évacuation des ordures. Pendant la saison 1973, ce sont de 5 à 7 tonnes d’ordures qui sont collectées chaque jour.

Mais le sujet le plus débattu et le plus conflictuel est celui du passage au statut de camping « rustique » à celui de camping « résidentiel ». On oppose les « amoureux de la nature » aux « affairistes ».

En 1973, c’est Monsieur QUESNEL, jusqu’alors président de l’Amicale de défense des intérêts des sociétaires du Pin de la Lègue qui devient président du conseil d’administration.

Ø  1976 : coup de tonnerre !

Suite à une visite de l’inspection préfectorale des campings du Var le 6 avril, il nous est signifié le 7 juin de refuser tout mobil-home sans permis de construire et même les caravanes fixes si elles sont « accessibles » (utilisables) à tout moment de l’année. En 1976 il y a déjà 2600 installations fixes dont 1000 mobil-homes.

Il en résulte une grande inquiétude et l’on envisage alors de fermer le Domaine deux mois pendant l’hiver tandis que d’autres préconisent de franchir le pas et d’accepter en lançant le tout à l’égout de devenir un Parc Résidentiel.

Un grand merci à M. Yves DAURIAC pour la trace qu’il a laissée dans l’histoire du Domaine du Pin de la Lègue, certes par ce document de référence mais également par son engagement au service de tous les sociétaires durant sa présidence du conseil d’administration et ses différents mandats d’élu.

Le document de M. Yves DAURIAC est consultable au Mas administratif.

Marcelle et Yves DAURIAC en 1985

 

  

 

QUELQUES STATISTIQUES SUR LA GESTION DES PARCELLES EN 2024

Nombre de transferts par hameau en 2024

 

 


Nombre de transferts par nature

 

EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES

Pour le 50ème anniversaire du Pin de la Lègue, de très nombreux sociétaires ont transmis des photographies illustrant les évolutions du Domaine. En collaboration avec la Commission Avenir du Pin de la lègue, nous souhaitons installer une exposition permanente dans le hall du mas administratif et faisons appel à toutes celles et ceux d’entre vous qui ont de belles photos prises entre 2011 et 2025 et/ou de plus anciennes qu’ils n’auraient pas encore transmises.

A cet effet une adresse a été créée à laquelle vous pouvez envoyer vos documents : P2LExpo@gmail.com

Les modalités de sélection et d’exposition seront décidées ultérieurement.

Le Conseil d'Administration






La Gazette du Pin numéro 03

March 2025

A little bit of history…

Nihil novi sub sole (Nothing new under the sun)

Mr. Yves DAURIAC, a “sassociés” since 1960 and chairman of the admin. council from 1981 to 1993 -a fine achievement! -, has left us a very interesting document entitled “Domaine du Pin de la Lègue from its creation to the year 2000”. This is a detailed and illustrated presentation of the life of the Domaine from 1958 to the year 2000, which was written a quarter of a century ago. Mr. DAURIAC has, with great care and a good dose of humor, recounted the events, large and small, which have punctuated the destiny of the Domaine over the years. We discover the evolutions of its management method, moving from a single administrator to the establishment of an elected council of administrators, the launch and implementation of modernisation projects (mains drainage, ADSL - “asymmetric digital subscriber line” , aquatic area, etc.) as well as delicious comments on the internal quarrels which seem to be endemic and to cross the decades without weakening, a sign of vitality some would say, an illustration of the irreducible Gallic character of the “associés” others would put forward.

In his Chapter X, in which Yves DAURIAC titled: From Camping site to PRL - residential leisure park -, he recalls the key dates related to the problem of the administrative classification of the Domaine:

Ø  1961: Camping and caravanning, but... without an operating permit!

Ø  1976: First offensives by the Fréjus administration: threat of closure, ban on the admission of permanent caravans.

Ø  1978: Launch of a preliminary study for the installation of individual sanitation, pushed by both the Fréjus administration and many permanent residents. The results of this study are rejected at the EGM because they do not reach two-thirds of the voters.

Ø  1980-1982: New threats of closure.

Ø  1983-1984: Main sewerage is installed.

Ø  1986: Following numerous appeals, the housing tax was abolished but replaced by a tourist tax... upon voluntary declaration 😊... and with tax revenues falling short of 1/3 of expected revenue, the town of Fréjus imposed a flat-rate tourist tax on the Pin de la Lègue.

For several years, the estate seemed to have lost its interest on what the city of Fréjus could think of its development.

Ø  1993: A bombshell in March. Following harassment by a dozen members against the tax and a resurgence of municipal opposition, the town of Fréjus demanded the estate's regularisation, using derogatory terms toward the "manager," who was ordered to pay a tourist tax for 1993 of two and a half times the previous rate.

The PRL (Residential Leisure Park) file then began:

• Plot survey with precise measurements of all facilities;

• Site plan with descriptions;

• Expert appraisals and agreements: fire safety, hygiene, etc.

The municipal decree authorizing the Estate to develop a PRL was issued in June 1994.

Below are some selected excerpts from Yves DAURIAC's document:

Ø  The time of the pioneers and... of speculation...

"The plots allocated to the first buyers were sold for 2,500 francs (a little more than the price of a 2CV: 2,300 francs), but very quickly, from 1961, the price rose to 3,000 and then 4,000 francs.

Were there speculators at this time?" I don't think so, but some "well-off" people bought two, three, or four plots for the sake of comfort for possible rental: this was the goal of some English people from the beginning. Later, speculation appeared because until 1970, it can be estimated that prices doubled every two years.

Ø  From the Sole Administrator to the Elected Council of Administrators

"In three or four seasons, the Estate stabilized, people began to get to know each other and express their wishes; but we only saw each other two or three weeks a year, and the first permanent residents weren't very communicative with the newcomers."

Ø  Democracy... a difficult exercise

"So, they said to the creatures who inhabited it: 'We give you everything! We give you the land, the trees, the grass, the squirrels, and the birds,' and that was that. And it was in the salons of the Négresco, on the afternoon of May 27, 1964, that the founding general meeting of the "Pin de la Lègue" real estate company was held. One of the "founders" was Mr. LABBE, who recommended Mr. ADAM to chair this company. No one reacted; we were going to occupy this Eden, a "Paradou" was planned, and we surely needed the first man."

However, this first man had an unfortunate tendency towards authoritarianism and through his abuse of power, he pushed our "wise men" to revolt. In 1966, they formed an Association for the Defense of the Interests of the Members of Pin de la Lègue, and Mr. ADAM was outvoted. A provisional president from the council was appointed and a new, responsible administration was installed in 1967. Towards modernization...

About ten hamlets elect their "Hamlet Councilors" representatives. They collect requests from members, and the pioneers of yesteryear are transforming into more demanding residents. People were, fed up of the water being a100 meters away, and they're a little jealous of the "permanent" residents who ran "clandestine" pipes from the block to their caravan. So, they're demanding water on every plot, and then, why not electricity?!

Be careful! The wish isn't unanimous: there are opponents. This is due to cost-saving concerns, but also because water and comfort will make the facilities more sedentary and pose sanitation problems.

 

A number of members were also beginning to worry about possible management abuses and the appetite of potential developers who are buying plots with the aim of creating housing developments. Although the financial situation was healthy, in 1966, some 37% of members were reluctant to pay their bills...

Ø  Mobile homes or not mobile homes?

In 1970, the "bold" or "less scrupulous" had already allowed them in, arguing that they had wheels like caravans and did not exceed 1/8th of the authorised occupancy area of ​​the plots. The Association, in particular, launched a campaign against mobile homes, and the administration was in serious trouble because the laws and their interpretations said everything and its opposite. The president's task was not easy; accused of laxity or even compromise by some, and of authoritarianism by others.

To add insult to injury, a certain disorder reigned in the finances, and an accountant had dipped into the cash register (70,000 francs). Adding to this, inflation increased expenses immoderately. It was a time of major conflicts, insults, defamatory remarks, and lawsuits. Another cause for concern is the proliferation of rentals: some say commercialism and disruption in Le Pin; others counter that it's a matter of freedom for members and a significant profit (15% of the budget).

In these turbulent times, the presence of hamlet councilors plays an important role. They act as "reception agents," detecting blatant breaches of regulations and good conduct, and intermediaries and sometimes mediators with the admin. council.

Ø  A decade of improved facilities and a deterioration in human relations

It was during this period that the decision was made to install a mini-golf , purchase firefighting equipment, and purchase maintenance and garbage disposal vehicles. During the 1973 season, 5 to 7 tons of garbage were collected daily.

But the most debated and contentious issue was the transition from "rustic" to "residential" camping. "Nature lovers" were pitted against "businessmen."

In 1973, Mr. Quesnel, until then president of the Association for the Defense of the Interests of the Members of Pin de la Lègue, became president of the admin. council.

Ø  1976: A bolt from the blue!

Following a visit by the Var prefectural campsite inspection service on April 6, we were informed on June 7 that any mobile home without a building permit, including permanent caravans, was prohibited if they were "accessible" (usable) at any time of year. In 1976, there were already 2,600 permanent installations, including 1,000 mobile homes.

This caused great concern, and consideration was given to closing the estate for two months during the winter, while others advocated taking the plunge and accepting the idea of ​​becoming a Residential Park by installing a sewer system. Many thanks to Mr. Yves DAURIAC for his contribution to the history of Domaine du Pin de la Lègue, not only through this reference document, but also through his commitment to serving all members during his time as President of the Admin. Council Directors and his various terms as an elected official.

Mr. Yves DAURIAC's document is available for consultation at the Administrative Office.

 

Marcelle and Yves DAURIAC in 1985



Number of nights spent season 2023-2024


Numbers of nights spent season 2024-2025

Number of nights spent per year from 1997 to 2024

 

Number of transfers in 2024

 

Number of transfers per « hameau »

 

 

 


Number of transfers per nature

 

 

PHOTOGRAPHIC EXHIBITION

For the 50th anniversary of Le Pin de la Lègue, many members submitted photographs illustrating the estate's development. In collaboration with the Commission for the Future of Le Pin de la Lègue, we would like to install a permanent exhibition in the lobby of the administrative building. We are appealing to anyone with beautiful photos taken between 2011 and 2025, and/or older ones that they have not yet submitted.

For this purpose, an email address has been created to which you can send your documents: P2LExpo@gmail.com

The selection and exhibition procedures will be decided at a later date.

Le Conseil d'Administration

La Gazette du Pin Numéro 02
Décembre 2024